La supervision, espace d’éveil de l’art d’être humain

La supervision, on pourrait expliciter ce mot littéralement par : une vision au-dessus de …

Les trois petits mots au-dessus de… peuvent être compris de différentes façons, certes, mais ce que j’ai surtout envie de garder et de visiter dans ces quelques lignes est la notion d’observation depuis une position méta ou « au-dessus de ». Non pas dans une définition où le superviseur est « meilleur » ou au-dessus de la personne et du processus qu’il supervise, mais plutôt dans la proposition ou la personne supervisée, le superviseur et le processus de supervision lui-même sont contemplés comme le serait une œuvre d’art depuis un espace détaché de l’acte créatif en lui-même, de l’artiste et des observateurs.

Dans une discussion et réflexion de supervision, toute la beauté et la magnificence de ce que signifie Être Humain se retrouve joué dans l’instant de la séance, comme si une sorte de fragment de miroir d’humanitude avait été perdu et sera peut-être retrouvé pendant la séance elle-même.

Quel émerveillement que de découvrir tout ce qui se joue à chaque instant dans la vie d’une personne et qui peut se perdre dans sa conscience presque immédiatement. Ou plutôt : qui se cache ou se retrouve caché dans la conscience individuelle et collective presque immédiatement, et qui est pourtant toujours là…

C’est de notre profonde humanitude dont il est question dans la supervision. 

La beauté et l’émerveillement d’une œuvre d’art se retrouve souvent dans son imperfection. 

La beauté et l’émerveillement de ce qu’Être Humain signifie se retrouve dans notre vulnérabilité et nos imperfections, qui sont la source de notre éveil à nous-même.

Nicolas von Burg